NB : je n'avais ni GPS, ni SATNAV, ni radar : je naviguais au sextant
Les Marquises, puis les îles
au nord des Tuamotu, ressemblent
àdes petits paradis.
On n'a guère envie de s'en
aller.
Mais la curiosité nous pousse à aller toujours
plus loin :
Tahiti, Raïatea, Bora-Bora, des noms qui font
rêver...
Arrivée à 6h30 du matin.
Ancre et amarres à quai.
Un quai, qui, en fait, est une plage de sable noire, juste derrière nous et dont nous apprécions les douches d'eau douce.
Bien que nous soyions français, nous allons régler les formalités d’entrée, qui sont une manière de contrôler l'immigration.
En effet, pour pouvoir séjourner en Polynésie, l'argent du prix du voyage-retour en avion, en classe normale, doit être bloqué dans une banque.
Je ne vous parle pas du montant : quelques bonnes dizaines de milliers
de francs actuels (de 1983) !
Si vous arrivez en avion comme
touriste, c'est différent car vous avez votre billet de retour. Donc,
en cas de problème, on peut vous rapatrier. Le douanier nous explique
que, même de bonne foi, et certains de repartir, beaucoup de voiliers
se sont retrouvés naufragés à cause des dangers du corail : le
gouvernement a été obligé de payer le voyage de retour.
Nous disposons de quelques temps pour réunir le prix du retour en avion.
Enfin ! Nous pouvons profiter de regarder autour de nous.
Beaucoup
de bateaux amis sont déjà arrivés et nous allons leur faire un petit
"coucou", prendre des nouvelles des uns et des autres et de
l’atmosphère du coin.
Yves est là, avec son petit voilier en bois
qu’il faut pomper tous les jours. Il nous raconte qu'il voulait le
donner à une école technique et rentrer en France. Cela a été
impossible, la marine lui ayant conseillé d'aller en mer pour le couler
: triste fin pour ce bateau et son capitaine !
Nous voyons aussi
Bernard Moitessier avec son nouveau bateau en acier, mais nous n’osons
pas aller le déranger dans ses préparatifs.
Bien sûr, ici, il y a beaucoup de voiliers : ceux qui arrivent, ceux qui restent pour travailler, et ceux qui repartent.
La ville est très animée et nous découvrons les bus locaux (trucks)
recouverts de peintures et de décorations de toutes sortes, avec leurs
bancs à l'arrière dans la benne ouverte à tous les vents, ce qui n'est
pas un problème, au contraire, pas de problème de climatisation… et
très pratique pour voir le paysage… à condition d’avoir un dos à toutes
épreuves !
Nous allons relever notre courrier à la Poste, et
découvrons les magnifiques timbres et cartes postales de Polynésie, qui
iront enrichir les collections de nos amis et notre famille. Mais nous
achetons aussi des cartes postales pour la navigation. En effet, il
s'agit de très belles s aériennes, et un ami rencontré au canal de
Panama et ayant travaillé quelques années ici nous a décrit leur
utilité pour les profondeurs et les passes d'entrée dans les îles.
Le
soir même de notre arrivée, notre ami Henri, rencontré sur les ondes,
vient nous dire bonjour. Nous n’avons pas eu droit aux vahinés avec
leurs colliers de fleurs, mais l’accueil d'Henri nous comble par sa
gentillesse.
Spécialiste en diesel, il travaille pour l’arsenal.
Mais l'arsenal lui demande de rentrer à Toulon, ceci au bout de 25
années en Polynésie ! Son pays maintenant est ici, où il s'est marié, a
fondé une famille, et construit une villa. Sa femme travaille. Alors,
il n'a pas le choix, il reste et je le comprends. Il est certain que
cela lui fait du souci, mais, en nous voyant, il se dit que tout est
possible.
Cependant, malgré tous ses problèmes, il n'hésite pas à se
porter caution pour nous auprès des administrations (et je l'en
remercie encore), ce qui est possible pour un propriétaire, c'est dire
la confiance !
Ce que nous ne savons ni l'un ni l'autre à ce
moment-là, c'est qu'il va trouver un super job et me faire travailler
avec lui, mais ça, c'est une autre histoire.
Nous avons aussi la
visite de Jean, qui n'a pas beaucoup de temps à nous consacrer mais
nous fait faire, à bord de sa voiture, le tour de l’île avec ses plages
de sable noir, admirer les surfeurs complètement fous sur les roches
affleurantes de la barrière, et nous montre le trou du souffleur, site
très visité du bord de mer, où la houle entrée par une grotte ressort
en créant un jet de plusieurs mètres.
Jean nous propose de nous
prêter sa voiture pendant les quinze jours où il part travailler dans
les Tuamotus sur l’atoll de Hao. Nous refusons par politesse, mais
c’est vraiment sympa, et après ce week-end, nous espérons bien le
revoir à son retour.
Nous avons la chance d'avoir un guide tel
que Henri qui nous emmène faire un tour au marché aux poissons (à ne
pas rater !), visiter la ville, voir ses barrages dans la montagne (il
travaille maintenant EDET). Il nous invite aussi déguster un succulent
repas chinois (sa femme est chinoise et travaille dans un restaurant).
Au cours de notre séjour, nous découvrons les coutumes polynésiennes. Les Polynésiens sont des gens très secrets.
Pas de grands parleurs, car toutes les réponses se résument à "D'accord"
qui se traduit par un haussement de sourcils) ou "peut-être" (la
personne baisse alors les yeux). Pour ne pas choquer, le "Non" n'existe
pas.
Il faut un certain temps d'adaptation à nous autres,
"Popas", mais c'est vrai qu'à la longue, on s'habitue. Et je dirais
même que lorsque je travaille avec eux, c'est plutôt reposant.
Ici, la femme est reine, et c'est elle qui dirige la maisonnée.
Il
s'agit souvent de la femme la plus ancienne, mais pas forcément, et
comme une famille se compose de pas mal de personnes, elle a le pouvoir
sur tous.
Un couple est malheureux car il ne peut pas avoir
d'enfants ? Un couple de la même famille lui "donne" l'un des siens,
sans faire une tonne de papiers, et cet enfant sera élevé en sachant
qu'il ne s'agit que de ses parents "adoptifs".
Il n'y a pas de filles parmi les enfants ? L'un des garçons sera élevé comme une fille pour aider la femme de la maison.
Des coutumes qui peuvent nous paraître bizarres, mais tout se passe à merveille.
Au bout de trois semaines de séjour, nous sommes un peu saturés de Papeete car nous avons perdu l’habitude du bruit et du béton.
Après
quelques jours de folie, nous partons juste en face à Moorea, la baie
de Vaianaé. A droite de l'entrée, il y a un passage entre le récif et
la terre. C'est là que nous allons goûter aux délices de la plongée
dans de l’eau si claire que Kurma semble être posé sur le fond.
Je
jette l’ancre en pensant que je pourrais l’attraper à la main : erreur
! Il y a 5 mètres de fond et il est si blanc que l'eau ne paraît pas
exister. Alors, avec nos moussaillons, nous faisons un concours : je
jette à l’eau un outil et ils font la course vers le fond pour le
récupérer. Bien sûr, c’est Cloé qui gagne, mais cela plait tellement à
Damien qu’il nous faut recommencer plusieurs fois. Ensuite, épuisé, il
va bien dormir !
Comme nous sommes loin de l'entrée de la passe, le
silence est impressionnant mais, la nuit, nous voyons les lumières de
Papeete qui scintillent comme un arbre de Noël.
Nous changeons
de mouillage tous les jours pour visiter l’île si belle avec ses
montagnes si hautes et de magnifiques sites de plongée.
Puis,
nous retournons sur Papeete car notre famille va nous rejoindre, et,
pendant un mois, découvrir les îles Sous le Vent avec nous.
Les voilà enfin.
Nous
restons quelques jours sur place, le temps qu'ils s'adaptent au
décalage horaire puis nous visitons à nouveau le marché aux poissons (à
la grande joie de Robert), les boutiques où l'on peut admirer les
fameuses perles noires, et les tikis taillés dans la nacre, sans
oublier le marché aux fleurs.
Puis, nous nous installons à bord,
et emplissons les coffres, et nous voilà repartis vers Mooréa pour
admirer les baies toutes plus belles les unes que les autres et dont le
nom fait rêver comme la baie Cook ou celle de Nuarei, et retrouver le
calme des mouillages très nombreux sur cette île.
La plongée et la
pêche sont nos principaux passe-temps, mais aussi des promenades à
terre au cours desquelles nous découvrons l'église avec son toit rouge
qui sert souvent de repère aux marins, et la messe chantée en tahitien
avec cette assemblée d'hommes habillés en noir et de femmes en blanc
avec leurs grands chapeaux qui forment un ensemble pas ordinaire.
Voilà nos touristes amarinés maintenant !
Une nuit de navigation vers Huahine, petite île à 18O km au nord-ouest de Tahiti, la mer est sympa avec nous et nous sommes juste dans le bon sens du vent.
Au
matin, nous découvrons cette île et son beau lagon sous le vent. Nous
graphions les paysages superbes, le lagon turquoise, le spot de
surfeurs sur la barrière de corail.
Nous abordons avec le dinghy une
jolie plage, mais, à notre surprise, un gardien nous arrête : nous
sommes chez Julio Iglesias et la plage nous est interdite ! Nous
n’insistons pas mais… je croyais que la mer était à tout le monde !!!
Heureusement,
il y a tellement de coins magnifiques, en pêche et en plongée,
que nous découvrons toujours de nouvelles histoires à conter aux petits
et aux grands.
Uturoa.
Nous arrivons sous la pluie dans la passe, mais elle est très facile
malgré les grains et nous contournons dans le lagon vers le nord puis
en direction de la marina qui vient d’être construite face à l’île de
Tahaa.
Nous finissons par trouver l’entrée et nous voilà à quai.
Tout l’équipage est content de pouvoir se dégourdir les jambes car il
suffit de descendre sur le quai, il y a toutes les commodités. Damien
va apprendre à marcher sur un sol qui ne tangue pas !
Nous
sommes un peu loin de la ville, mais le courrier nous y attend, et nous
sommes ravis d'aller à bord des truks, si pittoresques.
Kurma nous emmène dans le lagon vers Tahaa, une île juste en face, beaucoup plus sauvage et quelque peu habitée.
Enfin, nous décidons de découvrir la mythique Bora-Bora.
En
chemin, nous croisons -de pas trop près- un banc d’orques mâles,
femelles et leurs petits qui se prélassent et nous regardent passer, ce
qui fait le bonheur de mon beau-père avec sa caméra. Je ne m’en
approche pas : trop d’histoires courent à leur sujet sur les naufrages
et je ne tiens pas à vérifier la solidité de Kurma.
Nous
voilà enfin dans la passe de Bora Bora. Le lagon, de réputation
mondiale, est vraiment le plus beau que l’on ait vu jusqu'à présent.
Nous allons mouiller à côté de bungalows flottants qui font partie d’un hôtel.
Tiens,
tu as vu ? Nous avons un voisin sur son bungalow flottant pas loin de
notre mouillage, et ce gentil couple tranquille qui est en vacances
n'est autre que Johnny Hallyday et sa femme Nathalie Bayle, alors
enceinte de Laura !
êche, plongée et promenades à terre occupent nos journées de vacances.
Le séjour de nos parents se termine, il ne reste plus qu'à les ramener à àretourner à Bora Bora où mon nouveau boulot m'attend.
Un après-midi, au mouillage dans le lagon, un filet se prend dans mon hélice et mon safran. Une énorme raie Manta (le diable de la mer) s'est laissée prendre dans un filet posé par un pêcheur. Et là, entraînés avec elle, nous plongeons avec un couteau pour la débarrasser de cette entrave car elle risque de se noyer. Hé oui, un poisson, ça se noie ! Quelques heures, après un pêcheur nous demande si nous n'avons pas aperçu un filet. Nous lui racontons notre petite aventure du matin… il ne lui reste plus qu'à récupérer son filet en piteux état.
Notre vie de navigation va stopper là pour quelques mois avec mon travail à terre. Nous côtoyons de près les polynésiens et polynésiennes en nous
inscrivant aux entraînements de courses de pirogue et à la fête du 14
Je travaille à la Centrale d'EDT de Bora Bora à la
fabrication, entre autres, de refroidisseurs à eau. Mon travail
consiste à faire la liste du matériel dont je vais avoir besoin, passer
ma commande et attendre la goélette avant de pouvoir commencer le
boulot, ceci dans une ambiance polynésienne plutôt cool, avec la
fourgonnette du pêcheur qui klaxonne vers midi pour nous avertir de
l'arrivée de la bonite du jour. Nous la dégustons coupée en dés macérés
égal.
Quand j’ai besoin d’aide pour
porter des choses lourdes, un des gars de la centrale vient me donner
un coup de main, et il faut voir quelle main ! Il y a au bout 1 mètre
90 et 120 kilos de muscles !
Nous sommes appelés pour une intervention sur la centrale de Huahiné.
A cause du mauvais temps, aucun bateau ne veut nous emmener.
Nous entrons en contact avec un sociétaire de l’aéroclub
qui possède un biplace et qui lui-même est un mordu d’acrobatie
aérienne. Pour nous dépanner, il veut bien nous emmener de l’autre
côté mais, évidemment, quand il voit mon acolyte, qui, comme
la plupart des polynésiens, est de constitution traditionnelle, il se
pose la question de savoir si nous pourrons décoller !
Il se décide enfin, et après un vol dans la purée qui nous
a bien secoués, nous arrivons au dessus de l’île. Mais le
pilote n'a aucune visibilité pour atterrir, et, déçu, est
obligé de faire demi-tour. L’île restera privée d’électricité…
Nous restons six mois à Bora Bora.
Mon travail à la Centrale me permet de faire la connaissance de quelques familles
polynésiennes et nous allons plonger ensemble. Fab et les enfants vont promener à vélo
sur l'île et le temps passe vite.
Le bonheur à Raïatea
De temps en temps, j'emmène pour la journée à bord de Kurma des touristes de
passage qui désirent voir Bora de la mer et faire quelques s pour leur plaisir
personnel.
Je passe ainsi une sympathique journée avec deux couples d'italiens et leurs
enfants.
Nous faisons le tour du lagon dans une ambiance de fêtes, je n'ai vraiment rien à faire,
les femmes se chargeant du repas et de la vaisselle et les hommes de tenir la
barre avec les enfants !
Puis, baignade sur la plage sous les cocotiers près de l'habitation de Paul Emile
Victor retiré sur ce motu après tous ses voyages en arctique.
Bien entendu, tous les jours ne sont pas aussi beaux, mais parfois ils sont drôles.
Un jour, mes amis, qui tiennent le restaurant auquel j'amarre Kurma pour prendre
les voyageurs tentés par l'aventure sur le lagon, me présentent
deux hommes habillés en short, grosses chaussettes et chaussures de marche.
Plutôt rare sous ce climat ! Il s'agit de suisses qui font le tour du monde
en 15 jours (!!!). Donc, pas le temps de se changer.
Malgré
une mer assez agitée, il insistent pour que je sorte de la passe afin
d'aller assez loin pour faire des s (c'est très important pour
le retour en Suisse). J'essaie de les en dissuader, mais ils sont têtus
!!!
Nous partons comme prévu à 9 h, et sortons du lagon.
J'envoie les voiles, branche mon Aries (pilote auto) et nous voilà partis
sur un bord. Le vent est de la partie (force 4) et la mer un peu formée.
Normal, c'est l'alizé.
Je descends préparer à boire et quand je ressors dans le cockpit,
je vois mes deux touristes complètement crispés sur la banquette,
le visage blanc.
Je leur propose ma bière fraîche qu'ils refusent sans ouvrir la
bouche !
Nous sommes assez éloignés pour voir l'île en entier, c'est
le bon moment pour les s souvenir. Mais leurs appareils restent bien fixés à
leur cou et leur visage commence à virer au vert.
Il va être midi. J'aimerais bien sortir le plat du jour préparé par
mon restaurateur, du maï maï (ou dorade coriphène) grillé.
Fameux.
Mais je sens que le repas risque d'être très écourté !
Mes voyageurs
étant toujours crispés sur leur siège, et n'ayant pas
dit un mot depuis le départ, je décide de leur annoncer que
nous retournons dans le lagon ! Alors, un pâle sourire sur leurs lèvres
apparaît, et je vire de bord. Au portant, nous rejoignons la passe
et ensuite le lagon et hop ! un petit tour pour les s souvenirs !
Le repas refroidi fera le régal de l'équipage le soir, et mes deux
suisses mettront enfin les sabots sur la terre ferme bien que leur marche sur
le ponton soit un peu chaloupée.
Un bon souvenir pour moi à garder dans un coin de mon livre de bord.
Pour les fêtes de fin d'année, Fab anime un restaurant avec ses chansons et sa
guitare.
Mais les travaux à la Centrale se terminent, nous décidons de rejoindre l'île
de Raïatea, d'installer Kurma dans la marina, de mettre les enfants à
l'école et de trouver un nouveau travail.
Fab a postulé pour un emploi de prof sur Papeete. Elle me laisse avec les enfants
et le bateau, son directeur ayant de quoi la loger pendant quelques temps.
Au bout de quelques semaines, afin de réduire les allers-retours, nous décidons
de louer une maison à Tahiti. Kurma reste à Bora, les enfants changent d'école,
et je suis embauché dans une entreprise de construction.
C'est ainsi que nous reprenons la vie à terre.
Noël arrive, et le père Noël nous apporte un chien berger blessé devant notre porte. Malgré nos recherches, personne ne se présente pour le récupérer. Les enfants l'adoptent vite, lui aussi d'ailleurs s'adapte bien.
Nous avons quitté Tahiti et notre maison de Papara, notre boulot pour reprendre
ce voyage interrompu. Je dois trouver un coin tranquille dans les îles pour
échouer ou nettoyer Kurma car dans cette eau, les anatifes prolifèrent.
Nous repassons devant Bora et continuons en direction de Suvarow quand une opportunité se
présente : l'atoll de Mopelia. Une passe, un lagon, et aucun habitant. Le coin
vraiment tranquille ! La passe ne fait que 15 mètres de large et le lagon est
farci de patates de corail mais qu'à
cela ne tienne ! Il faut y aller… et puis, sans risques, où serait
l'aventure ?
Bon, chacun à son poste pour entrer dans la passe, Fab
à l'étrave pour me diriger. Le courant est assez fort, il faut mettre la
gomme et surtout éviter les patates juste en entrant dans le lagon.
En serrant les fesses, ça passe, il ne reste plus qu'à slalomer jusqu'à ce que
notre tirant d'eau nous empêche d'aller plus près de la plage. Il ne reste que
10 cm sous la quille !!!
Bon, l'endroit est sympa, mais si le vent tourne, Kurma se grattera tout seul
sur une belle patate.
Nous plongeons et grattons les anatifes pendant deux jours, au milieu de milliers
de poissons de toutes les couleurs qui sont à la fête de cette aubaine.
Heureusement que mon traitement au zinc de chez Méta a
été efficace car je me retrouve sans sous-marine avec une belle couleur grise.
J'en profite pour changer quelques anodes et gratter l'hélice en aluminium.
Le tour de l'atoll à pieds est vite fait, les enfants ramassent quelques coquillages
sur la plage. Après tous ce temps en ville, nous apprécions ce calme soudain
et faisons des projets pour les
étapes suivantes. En premier lieu : Souvarow.
Un tour en annexe pour repérer la sortie. Pas plus facile maintenant, mais bon,
on n'a pas le choix à moins de décider de devenir les premiers habitants de Mopelia.
Nous voilà partis !
L'île s'éloigne doucement avec une petite brise qui nous pousse. Les rythmes
de quarts reprennent, le pilote reprend son travail de 3ème équipier et Kurma
retrouve le large.