NB : je n'avais ni GPS, ni SATNAV, ni radar : je naviguais au sextant
Le printemps est là.
Nous quittons le calme de Canet après une petite fête avec
nos amis de plusieurs mois.
Direction Ampuria et le fameux passage du Cap Creux si redouté des
marins méditerranéens.
Nous avons de la chance, il est vraiment tranquille aujourd’hui.
Nous ne pourrons pas entrer à Santa Margarita manque d’eau
dans le canal.
Chaque jour voit une escale différente, et nous apprenons à
nous amarrer dans toutes les conditions.
Nous longeons la côte espagnole, et faisons escale à Cala
Mongo, Estartit, Palomas, Blanes et Arenis.
Le 6 juin enfin, nous arrivons à Barcelone
que nous visitons pendant quelques jours. Nous sommes bien à l’abri
dans la marina, pas loin de la Santa-Maria de Christophe Colomb !
Peut être ferons-nous un jour comme lui!
Maintenant, il faut faire notre premier grand pas, rejoindre les îles
Baléares à 100 miles d’ici : notre première
navigation de nuit, très impressionnante !
En fin d’après-midi, nous quittons Barcelone direction la
…
Nous ne dormons pas, trop inquiets à l'idée de rencontrer des bateaux de pêche, et aussi de manquer MAJORQUE car de l’autre côté, il y a l’Afrique !
Enfin, au milieu de la nuit, nous voyons le phare de Porto Soller.
Nous sommes rassurés !
Au matin, nous nous approchons du port et découvrons la baie et
le village.
Nous allons mouiller vers d’autres voiliers pour ne pas gêner
les pêcheurs.
Visite et balade dans la ville.
Nous
rejoindrons ainsi Andrax où les canadairs nous font une belle frousse
quand ils viennent prendre l’eau au beau milieu des bateaux.
Puis Palma de Majorque, ville principale de Majorque.
Au quai, le va-et-vient des bateaux à moteur fait subir à nos
amarres des bruits stressants de rupture.
Nous rencontrons un navigateur qui revient des Antilles et nous donne plein de conseils pour les voiles et les cartes. Il nous fait cadeau d’un grand routier de l’Atlantique sur lequel il a noté toutes ses traversées pour nous faire rêver.
Kurma souffre beaucoup trop ici. Nous décidons de partir vers
Ibiza.
Voilà un endroit plus tranquille ! Toute la journée, on
se balade dans le village. Tout le monde dort, à part quelques
mamies indigènes qui crochètent en discutant sur un banc.
Mais dès que la nuit commence à tomber, Ibiza se réveille.
Les artisans installent leurs stands et les touristes sortent de leur
tanière : le spectacle commence, et va durer toute la nuit !
Les costumes, les danses, tout un défilé de personnages
bigarrés se rue vers les dancings.
Nous en prendrons plein les yeux et les oreilles pendant quelques temps,
puis, une fois à saturation, nous allons retrouver le calme de
la mer et d’un mouillage à Formentera et Cabrera, île
inhabitée, avec nos amis de Canet.
Eux terminent leurs vacances et nous quittent pour rentrer.
Et nous partons vers Alicante rejoindre la côte espagnole.
Alicante, jolie ville typiquement espagnole, où le soir venu,
sur une avenue piétonne, les familles se promènent et des
jeunes gens assis sur les bancs jouent de la guitare pour attirer leurs
belles !
Les artisans sont là aussi, bien sûr, avec leur marchandise
de toutes sortes.
L’Espagne vit jusqu'à très tard la nuit, et ici on
dîne à partir de 10 heures du soir.
Départ d'Alicante, et nous continuons tranquillement notre descente
vers le sud avec des escales pleines de découvertes.
Puis un court arrêt à Almeria et Malaga, très touristiques,
et ensuite Marbella, où le capitaine du port nous a vus prendre
la fuite à l’annonce des tarifs.
Enfin, nous y voilà !
La pointe sud de l’Espagne avec ce gros rocher qui domine, c'est
Gibraltar !
Vraiment très particulière, cette Angleterre du sud !
Les douaniers fair-play scellent notre fusil dans un placard du bateau
pour
être sûrs que nous n'allons pas nous en servir.
Descente à terre, et là, surprise !
Nous nous trouvons devant la post mail typique anglaise, ses bus à
deux étages, ses taxis rouges, ses pubs…sans
oublier le happy-hour, tout y est.
Nous allons faire un tour sur le rocher pour surprendre les singes qui
ont
élus domicile ici. Attention aux objets tenus à la main,
car ils sont très rapides à vous en débarrasser,
et pas question de les poursuivre dans les rochers.
Nous passons quelques jours sympathiques dans cette ville, ce qui nous
permet de faire le tour des boutiques et le plein de produits locaux.
Produits qui s’avéreront bizarres au goût lorsque
nous les consommerons.
Pour téléphoner en Espagne qui se trouve à côté,
il faut passer par l’Angleterre… Même chose pour le
courrier vers la France !
Comme il n’y a pas beaucoup de place, la piste d’aviation
fait office de frontière, et il n'est pas conseillé de
passer par là au moment des décollages !
A Gibraltar, tout le monde parle les deux langues : l’espagnol
et l’anglais car, malgré tout, on peut habiter d’un
côté de la frontière et travailler de l’autre.
Nous irons en Espagne faire les provisions de bord avec nos vélos,
et les douaniers nous regarderont passer, chargés comme des mules,
sans nous poser de questions…