NB : je n'avais ni GPS, ni SATNAV, ni radar : je naviguais au sextant
Cliquer sur les escales pour un accès directNous quittons Gibraltar un beau matin…
Malheureusement, le peu de vent est de face et je tire des bords.
Au bout d’un certain temps, je m’aperçois que
nous n'avançons pas beaucoup, nous devons aussi avoir le courant
contre nous.
Je décide donc de longer la côte espagnole au moteur,
et me dirige vers l'ouest.
En milieu d'après-midi, le vent a encore forci et je rentre
dans le petit port de Tarifa, à la pointe de l'Espagne, et
en profite pour faire le plein de fuel.
Comme il fait très beau, nous visitons le village, très
mignon, pas touristique du tout… un avant goût du Maroc
avec ses maisons toutes blanches à toits en terrasse.
Le lendemain matin, ça y est. On entre dans l’Atlantique
avec un bon vent de travers, un ciel bleu comme la mer, et direction
Casablanca. La première nuit se passe en quarts, à surveiller
les cargos qui arrivent de toutes les directions. Bon, il ne faut pas
roupiller ! Heureusement, maintenant, le pilote auto fonctionne bien
car j’ai enfin trouvé
les bons réglages.
C'est dans la nuit du 14 au 15 novembre 1980 que nous
arrivons devant Casablanca.
Toutes les lumières de la ville m'éblouissent, je n'arrive
pas à distinguer l'entrée du port.
Nous allons donc attendre que le jour se lève.
Le matin arrive, Kurma entre enfin au port.
Je me dirige vers les voiliers, et trouve une place.
Tout de suite, un douanier m’interpelle et nous faisons notre entrée
au Maroc.
Je déclare mon fusil de chasse car, ensuite, tout au long de notre
séjour, ils viendront vérifier à chaque escale sur
la côte si je l’ai toujours (et ça leur donnera une
bonne raison pour venir se faire offrir à boire… mais je m’en
plains pas, car ils ont toujours été très corrects
et sympas).
Quelques temps d’arrêt à Casa. Je dois démonter
la pompe à injection pour la faire réviser. Heureusement,
j’ai trouvé un concessionnaire Perkins.
Nous en profitons pour visiter la ville et ses souks charmants.
En route pour une journée de mer vers Safi, joli port de pêcheurs
éparent les filets. C'est très coloré.
La ville est habitée de potiers qui fabriquent ces fameuses coupes
à fruits avec des décors dans des bleus magnifiques (on trouve
maintenant ces poteries artisanales dans les boutiques en France).
L'entrée du port est très impressionnante : jusqu'à l'arrivée,
vous voyez devant vous la mer qui frappe les rochers de toutes parts, et
puis, tout à coup, un passage… et ouf ! vous y êtes.
Mouiller est impossible avec tous ces bateaux de pêche, le port n’est
pas très grand mais un pêcheur nous fait signe, et nous nous
mettons à couple très sympa… mis à part le fait
qu'au petit matin, à 5 heures, il doit partir et nous devons nous
lever pour les amarres.
Il y aurait beaucoup à raconter sur Essaouira, car la ville construite
par Vauban est superbe et nous avons passé plusieurs jours à
la visiter.
Nous nous dirigeons vers notre dernière escale au Maroc, Agadir.
J’ai oublié de vous dire que le vent ne nous a pas manqué
depuis Safi, et que nous faisons route avec Aguire, un voilier Joshua d’amis
de rencontre.
Agadir : pas de problème, les pêcheurs ont leur quai, et nous
trouvons facilement un mouillage.
La ville a été reconstruite en moderne après le tremblement
de terre. Mais le port avec tous ses pêcheurs et les camions de sardines
qui font des allers et retours à la conserverie, suivis par les milliers
de mouettes qui crient et prennent leurs casse-croûte en même
temps, nous donnent l’envie d’aller manger du poisson plus que
frais aux échoppes installées sur le port où les barbecues
sont installés
Nous fêtons Noël avec l'équipe "Aguirre"
qui reçoit de la famille, ainsi que Jocelyne et Jean-Paul, du voilier
"Iaorana" (*).
Nous invitons également
un grand navigateur qui est seul ici sur son nouveau bateau construit entièrement
en inox, et qui a quelques petits problèmes : BARDIAUX et son INOX…
Toute la soirée, il en profitera pour caresser la jambe de sa voisine
qui a 50 ans de moins que lui, et qui n’osera rien dire à ce
papé de 71 ans.
Nous lui laisserons croire, pour ne pas le décevoir, car c’est
Noël, que c'est après avoir lu ses livres que nous autres, les
jeunes, avons décidé de partir à l’aventure en
voilier.
Nos amis nous proposent de garder notre
bateau, nous allons en profiter pour une petite escapade en France.
Puis retour sur Kurma pour préparer notre départ vers le sud.
Mi-janvier, nous quittons Agadir et faisons route vers les îles Canaries.
Kurma accoste le 27 janvier 1981 à Las Palmas, où nous retrouvons Iaorana et Aguirre.
Ci-dessous, Aguirre et Kurma - A droite, Iaorana
(*) C'est fin décembre 2008 que Jocelyne et Jean-Paul reprennent contact avec moi par le biais de ce site... Et ont la gentillesse de m'envoyer ces photos prises aux Canaries.