NB : je n'avais ni GPS, ni SATNAV, ni radar : je naviguais au sextant
Cliquer sur les escales pour un accès directNous atteignons la limite nord de la Casamance, et cherchons un
passage en direction de la mer.
Nous voici à une sortie de la rivière, mais c'est un endroit où personne
n’est jamais passé, les instructions nautiques indiquent que ce
passage est « impossible ».
Nous avons repéré un village de pêcheurs itinérants,
ils ne sont là que pour la pêche et nous les voyons aller en mer
et passer la barre avec leur grande pirogue. Peut-être pourront-ils nous
dire si nous pouvons sortir par là ?
Malheureusement, ils ne parlent pas notre langue. Mais ils nous expliquent
que si, nous longeons la plage, l’eau est assez profonde. Je décide
de tenter la sortie dès demain.
Effectivement, les vagues qui déferlent sont très impressionnantes…
mais un passage apparaît, et revoilà enfin l’océan
!
En route vers la Gambie, un peu plus au nord !
Nous mouillons dans
le port et descendons à terre pour les formalités.
Une fois arrivés au ponton, nous accrochons le dhingy et partons à pieds
vers la ville.
Des pirogues sont amarrées là, à moitié coulées…
Un peu plus loin, nous voyons deux ou trois moutons morts dans un
pré.
Un homme marche à notre rencontre, un peu bizarrement, avec une machette
à la main, mais il nous croise sans un mot.
Les volets d’une cabane s’ouvrent. Une femme nous fait de grands
signes de négation en indiquant la direction de la ville.
Je vois alors au loin de grands feux.
Tout a l'air fermé, les rues sont vides, ce doit être un jour férié,
il vaut mieux revenir demain...
La nuit tombe. Du bateau, nous voyons partir dans tous les sens des
espèces
de fusées de feu d’artifice. Serait-ce la fête du ramadan
comme on nous l’avait annoncé ? Les tirs semblent plutôt ratés.
Nous allons nous coucher, sans réponse aux questions que nous commençons à nous
poser.
Comme si nous étions à quai...
Nous
décidons de tenter l’entrée d’un passage repéré grâce
au plan de notre ami.
Et en suivant de près la barre, nous trouvons facilement la rivière.
Puis, un village apparaît, et nous jetons l’ancre.
A terre, nous sommes accueillis par quelques femmes qui nous expliquent
que les hommes sont partis à la chasse pour plusieurs jours.
Elles invitent mon équipage à partager le plat de manioc avec elles,
et sont en admiration devant les cheveux tous fins et blonds de mes
équipiers.
Après une nuit tranquille, nous remontons les bolongs pendant plusieurs
jours et puis, le 19 octobre, nous atteignons Kaolack.
Petite ville typiquement africaine avec son marché folklorique où
les femmes en boubou de toutes les couleurs sont très souriantes.
Et, oh surprise ! à l’entrée du marché couvert,
de chaque côté de la porte, se trouvent plusieurs pneus usagés
empilés par 3 ou 4 et qui servent de wc où il suffit de s’asseoir.
C'est ainsi que nous trouvons deux femmes assises à l'entrée
du marché, en train de bavarder tranquillement...
Kaolack est la dernière ville civilisée où nous pourrons
nous ravitailler.
Nous en profitons pour remplir les cales et préparer notre départ
vers le Brésil.
Avant la sortie du Siné Saloum, nous trouvons un endroit pour échouer
Kurma et lui faire un petit carénage. Il s'agit de la Pointe de
Sangomar, qui n'était pas encore une île.
Les tornades commencent à se calmer, nous sommes peut-être
un peu tôt en saison pour la traversée du pot-au-noir, mais
nous avons assez traîné.